Compte rendu de la conférence Digital Contracts, Identities and Blockchains au MIT (par Marc Dangeard)

Marc Dangeard a rédigé pour nous un résumé de la conférence sur Common Accord qui s’est tenue au MIT Media Lab fin mai 2016. Nous le remercions pour sa disponibilité.

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La conférence « Digital Contracts, Identities and Blockchains » a eu lieu les 23 et 24 mai à Boston. La conférence était organisée par CommonAccord et MIT Connection Sciences, et sponsorisée par MIT Media Lab et Kantara Initiative.

Elle a été l’occasionde réunir des personnes d’horizons varies représentant des sociétés telles que IBMPhilips Medical, Thomson Reuters, IACCM, Equifax, Accenture, la Caisse des DépôtsHogan Lovells, Manatt Phelps and Phillips, et quelques startups dont KMStandardsRavn, Shoebox and Exari

Cet événement a été l’occasion de discuter de l’impact qu’un mode de fonctionnement qui inclut la technologie blockchain aura sur le monde des affaires. Le programme comprenait des sessions de travail en petits groupes sur les thèmes suivants: business, légal, technique, santé et inclusion (blockchain pour tous).

Pour moi le point le plus marquant de la conférence a été la mise en évidence du fossé grandissant entre l’économie virtuelle et le monde légal. Les régulateurs et les avocats vivent et fonctionnent en marge de cette économie virtuelle, et ont du mal a évaluer l’impact des innovations technologiques.

De leur coté les développeurs se demandent comment gérer au mieux les nouvelles règlementation sur les données privées, qui les forcent à repenser le stockage et les échanges en place aujourd’hui.

Face à ce fossé qui existe, la tentation pour les développeurs est de s’inventer un monde sans contraintes fait de DAOs et de Self Sovereign Identity. Mais on a pu voir ce qui se passe avec The DAO qui a levé beaucoup plus d’argent que prévu initialement, et pose maintenant un vrai problème à la communauté Ethereum, notamment parce qu’il n’est pas clair comment cet argent va pouvoir être redistribué.

De leur coté les avocats s’inquiètent du manque de visibilité sur cette technologie qui promet une vraie disruption mais qui, même si elle mobilise le monde des affaires à grande échelle, est encore en train de se construire, dont l’impact réel sur le long terme n’est pas facile à estimer.

Le représentant de Philips Medical a fait une excellente représentation de ce fosse qui existe entre le monde digital et le monde réel dans le tableau ci-dessous.

 

philips_common_accord

Comme il a été constaté pendant la conférence, nous sommes aujourd’hui comme en 1993, quand l’Internet était en place, mais les services qui ont révolutionné le monde (GAFAs, Airbnb, etc…) n’étaient pas encore en place.

Une des révélation de la conférence aura été Ravn, qui a démontré comment ils pouvaient aller chercher dans tous les systèmes d’information de l’entreprise pour retrouver et reconstituer en format CommonAccord les contrats qui avaient été finalisés dans des formats variés (email, excel, word, PDF).

Ils peuvent aussi du coup faire une analyse précise des clauses qui sont utilisées et identifier les variations qui existent d’un contrat à l’autre ou d’une clause a l’autre.

Grâce à leur technologie d’intelligence artificielle, il est donc possible de récupérer facilement tout l’existant pour mettre les contrats d’une entreprise en format digital.

Un autre thème fort de cette conférence a été celui des données personnelles, et comment il est devenu critique de repenser comment les données sont conservées et communiquées. Le constat est que les utilisateurs ne lisent que très rarement les « terms of use » ou les « patient consents », et ça crée des tensions voire des blocages dans le système. Et il est devenu nécessaire de rationaliser let d’amener de la transparence sur ce point.

Toutes ces discussions, au delà des contacts établis et du dialogue engagé, qui est déjà un grand pas en avant pour le rapprochement entre le monde digital et le système légal, ont permis d’arriver à 2 points concrets :

1. la mise en place d’un groupe de discussion dédié au sein de l’organisation

Kantara Initiative, pour avancer sur les sujets suivants :

  • Spécification d’un langage « Smart contract » (i.e. CommonAccord)
  • Aspects légaux d’un langage « Smart contracts »
  • Identités digitales des entités nommées dans les Smart contracts
  • Problématique d’accès aux Smart contracts
  • Statut légal des algorithmes de consensus
  • Sources d’information certifiées

2. une première élaboration d’une spécification CommonAccord qui précise comment relier un contrat légal au « chaincode / smart contract » qui automatise certaine clauses.

Cette spécification est disponible ici :

http://www.commonaccord.org/index.php?action=doc&file=S/About/Tech/ Spec/0.md

Si vous souhaitez en savoir plus, ou vous impliquer plus directement sur le projet CommonAccord, vous pouvez vous inscrire sur le groupe Slack ici :

http://cmacc-slack-add.herokuapp.com/

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